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76e anniversaire de la libération de Chalette

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76e anniversaire de la libération de Chalette

Intervention du maire, Franck DEMAUMONT

dimanche 23 août 2020

Mesdames et Messieurs les représentants des associations patriotiques,
Mesdames et Messieurs les portes drapeaux,
Mesdames et Messieurs les familles de résistants et d’anciens combattants,
Mesdames et Messieurs les représentants des Autorités civiles et militaires,
Mesdames et Messieurs les élu·e·s,
Mesdames et Messieurs,
Chers ami·e·s,

« Libération », ce mot trouve tout son sens pour ces millions d’habitants des territoires occupés par l’ennemi en ces mois d’été qui virent progressivement les troupes alliées avancer, l’armée allemande se retirer et le voile si lourd d’années d’occupation, de répression, de privations, d’humiliations se déchirer avant de disparaître définitivement.

« Libération », que cela sonne bien la délivrance, la liberté retrouvée.

« Libération », c’est une chape de plomb qui disparaît, une respiration trop longtemps contenue et qui reprend enfin. C’est une vie mise entre parenthèses et qui à nouveau peut s’épanouir. On devine aisément l’immense soulagement de celles et ceux qui, après avoir tant attendu ce moment pendant quatre interminables années, ont enfin vécu la Libération.

Aujourd’hui, au nom de la Ville de Châlette, j’ai l’honneur de nous associer au devoir de mémoire et à l’hommage à tous ceux, qui par dévouement, par sacrifice, auront consenti à libérer notre cité. Le 23 août est une date définitivement ancrée dans la mémoire des Châlettois.

Oui, cette commémoration est celle du souvenir, permettant de célébrer la liberté retrouvée à Châlette comme partout en Europe. C’est se rappeler à l’Histoire et à ses enseignements, afin que ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie, ne disparaissent pas une seconde fois, d’une mort encore plus terrible, celle de l’oubli.

A Chalette, « depuis le 21 août, les habitants quittent rarement les abris en raison des combats qui se rapprochent.

Les Américains arrivent d’Orléans libérée le 16 août, ils entrent dans Pannes puis Villemandeur et Vimory le 22 août.

La nuit qui suit, le Pont de Corbeil saute. Au matin du 23 août, sous un soleil magnifique, l’attaque alliée est déclenchée : 6 tanks américains pénètrent dans Vésines, d’autres soldats américains attaquent à l’ouest par la nationale 60 et force est de constater que les Allemands ont évacué Montargis : en s’enfuyant, ils seront attaqués par le groupe de maquisards Hoche. Au Grand Lancy, il est fait appel à l’artillerie. Peu à peu les derniers ilots de résistance sont réduits à néant et, à Châlette-Bourg, la libération se fait sans dommages grâce à l’initiative de M. Tartinville. Dès midi, les cloches de l’église de Montargis sonnent à toute volée, auxquelles répondent celles de Chalette ! Le cauchemar prend fin et c’est un déferlement de tous les Montargois et de tous les Châlettois vers la rue Dorée pour ovationner les libérateurs. C’est un tumulte indescriptible !

Cependant, à partir du lendemain, Châlette enterre ses morts : l’abbé Foucher, l’agent Decourt, quatre FFI tombés pendant les combats et les dernières victimes des bombardements de Châlette. Le conseil municipal, démissionnaire, sera remplacé par un comité provisoire de la Libération sous la présidence de M. Chaintreau. »

La victoire de 1945 est vécue par de nombreux peuples d’Europe comme l’issue d’une « grande guerre patriotique » qui voit l’anéantissement de l’idéologie nazie et des impérialismes notamment nippon.

Ces peuples prennent conscience de la nécessité d’un nouvel ordre mondial sous l’égide d’une nouvelle autorité internationale.

Une des conséquences de la Seconde Guerre Mondiale est la naissance des Nations Unies. En effet, la Charte des Nations Unies est signée, à San Francisco le 26 juin 1945 Elle entrera en vigueur le 24 octobre 1945.

Elle porte l’espoir de la Paix et se fixe de grandes ambitions.

Ainsi, concernant la coopération économique et sociale internationale, l’article 55 de la Charte stipule :

En vue de créer les conditions de stabilité et de bien-être nécessaires pour assurer entre les nations des relations pacifiques et amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, les Nations Unies favoriseront :

« le relèvement des niveaux de vie, le plein emploi et des conditions de progrès et de développement dans l’ordre économique et social »

A la Libération, malgré la situation de notre pays, ruiné par la guerre et fortement endetté, il a été possible de créer des conditions d’avancées sociales très importantes.

Ces principes politiques, économiques et sociaux, progressistes, issus du préambule de la Constitution de 1946 ont été repris dans la Constitution de 1958, adoptée par référendum le 28 septembre 1958 et promulguée le 4 octobre 1958.

Ces principes ont été intégrés au bloc de constitutionalité par décision du Conseil Constitutionnel du 16 juillet 1971.

SI je dis tout cela, c’est simplement, pour rappeler que ces principes s’appliquent toujours. Mieux, ils ont valeur constitutionnelle.

Ces principes, après le désastre politique et humain de la seconde guerre mondiale, affirment et imposent aux Etats-Nations l’obligation d’assurer le développement individuel et collectif et la protection de leur peuple, dans un monde débarrassé des causes des guerres, le nationalisme, l’impérialisme et la cupidité des milieux d’affaires et de la finance, afin d’assoir ce développement dans un monde de paix, de solidarité et de coopération internationale.

Ceci est d’autant plus vrai et actuel au regard de la grave crise sanitaire, économique et sociale que nous subissons depuis quelques mois.

Ce qui a été possible à cette époque l’est aussi actuellement.

Mais les dictatures, aujourd’hui, sont économiques et financières.

L’ennemi c’est la finance, comme l’a si bien dit un ancien Président de la République !

Ce combat idéologique distille l’idée que les acquis de la Libération n’ont plus cours dans notre société moderne. Et nos dirigeants gouvernementaux successifs s’empressent de leur donner satisfaction.

Aujourd’hui, c’est à nous d’être dignes de ces femmes et de ces hommes en sachant maintenir cette paix ici. Pour le Monde, pour l’Europe, pour la France, pour les enfants de Chalette, l’avenir est là : savoir se souvenir aujourd’hui, pour demain continuer à écrire cette histoire commune.

Georges BERNANOS disait : " Quand on va au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore ". Il y a 76 ans, une nouvelle aurore apparaissait, le soleil de la paix brille encore aujourd’hui.

Germaine Tillion, grande Résistante -inhumée au Panthéon-, considérait que chacun doit rester vigilant face au mal qui peut revenir : « Au terme de mon parcours je me rends compte combien l’homme est fragile et malléable. Rien n’est jamais acquis. Notre devoir de vigilance doit être absolu. Le mal peut revenir à tout moment, il couve partout et nous devons agir au moment où il est encore temps d’empêcher le pire".

Cher.es Ami.es, _je le rappelle chaque année avec force, pour que jamais le sacrifice de ces femmes et de ces hommes ne soit oublié, car grâce à leur courage, grâce à leur soif de liberté et de justice, grâce à leur capacité à unir les forces de la Résistance au-delà des divergences d’approche pour regagner la maîtrise de leurs vies, notre pays est aujourd’hui un pays libre.

Je vous remercie de votre attention.

Franck DEMAUMONT
Maire de Chalette-sur-Loing

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